La Slovaquie méduse la Suède

Les joueurs de l’équipe junior slovaque célèbrent avec leurs médailles de bronze au cou. Photo : André Ringuette / HHOF-IIHF Images

Première médaille pour la Slovaquie depuis 1999

Dans un match de conte fée, la Slovaquie bat la Suède 4-2 et rafle le bronze. Pavol Skalicky inscrit le but de la victoire en troisième en avantage numérique.

Ce fut une victoire monumentale pour les Slovaques. Leur seule et unique autre médaille (bronze) au Mondial junior leur avait été remise à Winnipeg en 1999.

« Ça a été une formidable expérience pour nous tous », a affirmé le capitaine Martin Reway. « Nous avons bien fait notre boulot du premier au dernier match. »

À la fin du deuxième vingt, le défenseur suédois Julius Bergman a atteint le Slovaque Patrik Koys au visage avec son bâton. Bergman a écopé d’une punition majeure de cinq minutes et d’une punition d’inconduite, procurant aux Slovaques une importante occasion de marquer.

À 2 min 52 s en troisième période, Skalicky a donné l’avance 3-2 à la Slovaquie grâce à un tir bas rapide des lignes hachurées, dont la mise en scène revient à Martin Reway. Le capitaine slovaque a accumulé trois mentions d’aide dans la rencontre.

Koys, David Soltes et Mislav Rosandic ont aussi compté pour la Slovaquie. William Nylander et Jens Looke ont répliqué pour la Suède.

Godla, le joueur par excellence du match de la Slovaquie est devenu la coqueluche des partisans à la fois de Montréal et de Toronto en raison de sa hardiesse sous le feu nourri de ses adversaires. Sa performance et sa bravoure ont suscité beaucoup de fierté chez les siens en Slovaquie. Il a fait l’objet de 28 tirs, le même nombre d’ailleurs que son rival suédois.

« Godla est un gars fantastique », a souligné le Slovaque Samuel Petras. « Il a beaucoup de chance, mais il est très bon. Tout le monde l’aime. C’est notre héros. C’est notre vedette rock. Il est tout pour nous, c’est notre dieu. Nous pouvons le prier, car il est absolument incroyable. »

Le résultat final traduit une grande déception chez les Scandinaves, qui de nos jours s’attendent au moins à participer au match pour la médaille d’or du Mondial junior. En direction de Toronto, les Suédois avaient à leur feuille de route trois apparitions consécutives au match de la finale.

« Nous n’avons aucune excuse d’avoir perdu ce match », a déclaré Jacob de la Rose, le capitaine suédois. « Nous n’avons pas donné notre meilleur. C’est la réalité. »

La formation de 2015 dirigée par l’entraîneur Rikard Gronborg n’avait pas perdu un match à Toronto avant de s’incliner devant les Russes en demi-finale. Mais, en fait, sa formation n’avait pas tout à fait la même puissance que celle de l’an passé, qui a remporté une médaille d’argent. Aucun de ces joueurs ne peut imiter Filip Forsberg de Nashville, ni en devenant devenir candidat au trophée Calder ni l’étoile d’un trio de la LNH, un point c’est tout.

La dernière fois que les Suédois ont été exclus des équipes médaillées remonte à 2011, lorsqu’ils ont terminé au quatrième rang.

« C’est terrible ce que je ressens en ce moment », a avoué le défenseur suédois Gustav Forsling. « Si nous donnions notre meilleur, nous les battrions chaque jour de la semaine. Donc, ce n’était pas bon. »

L’auteur américain Mark Twain aurait, à ce que l’on dit, déjà déclaré « Les rumeurs concernant mon décès sont nettement exagérées, » et cette citation pourrait tout à fait s’appliquer au programme de hockey slovaque. Juste au moment où tous se préparaient à biffer le nom de la Slovaquie de la liste et à la reléguer aux oubliettes dans la division I, elle réplique avec fougue et obtient du respect.

« Je crois que les Suédois étaient déçus de leur match d’hier et nous voulions gagner un peu plus aujourd’hui, » a déclaré Godla.

La Slovaquie a ouvert le pointage à 2 min 43 s lorsque Soltes a saisi un revirement en deçà de la ligne bleue suédoise, a foncé au milieu et a glissé la rondelle derrière le gardien de but Linus Soderstrom.

Seulement 39 secondes plus tard, c’était déjà 2-0 pour la Slovaquie. Reway a effectué une formidable passe transversale sur le bâton de Rosandic qui avait quitté son poste à la ligne bleue. La défensive suédoise semblait être complètement ailleurs alors que Rosandic driblait la rondelle sans entrave pour ensuite se poster derrière Soderstrom et faire pénétrer la rondelle du coup droit.

La Suède semblant somnolente n’a inscrit son premier tir au but qu’après cinq minutes de jeu.

Les Suédois ont réduit l’écart à 2-1 à 10 min 22 s grâce à un mouvement de rondelle très fluide. Le défenseur Sebastian Aho a passé la rondelle à Axel Holmstrom sur la gauche de Godla qui l’a remise devant à Nylander, qui n’a commis aucune erreur lors de son troisième but du tournoi.

Godla a accompli des miracles pour en faire un match d’un seul but alors que les Suédois l’ont mis à l’épreuve lors d’un double avantage numérique de longue durée.

Avec seulement 3 min 48 s à jouer en première période, la Suède a créé l’égalité par un jeu semblable à celui du premier but. Christoffer Ehn a envoyé une jolie passe transversale à Looke, qui a logé le disque derrière la jambière droite de Godla.

Le deuxième vingt s’est déroulé sans point, bien que Reway a eu une formidable occasion lors d’une échappée au cours de la première minute. Lors d’un avantage numérique slovaque survenu au milieu du match, Matus Sukel a momentanément cru qu’il procurerait l’avance aux Slovaques lorsqu’il a décoché un tir sur Soderstrom à partir de la zone privilégiée, mais le jeu a été arrêté en raison d’une punition infligée à Rosandic pour avoir accroché. À l’autre but de la patinoire, Godla a été égal à lui-même lors de chaque épreuve.

Avec environ six minutes de jeu à écouler et les Slovaques menant 3-2, les partisans canadiens ont commencé à scander « Go Slovaquie, Go! » Ce rêve était-il en voie de devenir réalité?

Pour comprendre à quel point la Slovaquie attendait ce moment depuis longtemps, notons que parmi les membres plus connus de l’équipe ayant remporté la médaille de bronze en 1999 se trouvaient Marian Gaborik et Ladislav Nagy. Cette année-là, les Slovaques avaient eu raison des Suédois 5-4, remportant la troisième place.

« Ça va aider nos joueurs les plus jeunes à réaliser qu’ils peuvent remporter de gros matchs comme celui-là, » a souligné Reway. « Nous devons faire preuve de positivisme pour faire partie des meilleures équipes. »

Alors que s’écoulaient les secondes, Godla a maintenu l’avance de son équipe en effectuant un bel arrêt de sa mitaine sur un tir de Lucas Wallmark à partir du cercle de mise en jeu gauche.

Les Suédois ont remplacé Soderstrom par un attaquant supplémentaire avec 2 min 28 s à écouler. Koys a alors compté dans un filet désert.

Le banc des Slovaques s’est alors animé d’un peu de folie alors que se confirmait l’obtention de leur médaille de bronze. Et pourquoi pas? C’est un jour glorieux pour le hockey slovaque, et les joueurs veulent en profiter au maximum.

« C’est le plus beau moment de ma vie, » a avoué Petras.

« Ce sont des sentiments indescriptibles », a lancé Soltes. « Ce ne sont pas choses qui arrivent tous les jours pour la Slovaquie. Tout d’abord, nous terminons au troisième rang [de notre groupe], puis maintenant nous terminons au troisième rang du tournoi. C’est un page d’histoire. Nous serons heureux à jamais. »

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