L’ours mord l’aigle

Photo : Richard Wolowicz / HHOF-IIHF Images

Les É.-U. éliminés à nouveau par la Russie

Avec une victoire de 3-2 sur les États-Unis en quart de finale, les Russes se qualifient pour les demi-finales contre le gagnant du match Suède-Finlande.

Les États-Unis ont accumulé 16 minutes de punition au total ce qui s’est avéré fatal dans leur affrontement contre les talentueux Russes qui ont fait mouche deux fois en supériorité numérique.

« Si vous devez purger autant de punitions consécutives, vous dépensez beaucoup d’énergie », a déclaré l’entraîneur-chef américain Mark Osiecki. « Cela nous a rattrapés. Nous étions très disciplinés avant, mais pour une raison quelconque, cela n’a pas fonctionné aujourd’hui. »

Les Russes ont aussi été indisciplinés, accumulant 12 minutes de punition. Comme à l’habitude, les Russes, qui avaient jusqu’à présent connu un tournoi plutôt ordinaire, ont tenté de rehausser leur jeu d’un cran dans une situation où ils devaient absolument gagner, et cela a fonctionné. C’est la deuxième année de suite qu’ils éliminent les États-Unis en quart de finale.

Ivan Barbyashov, Alexander Sharov, et Sergei Tolchinski ont marqué pour la Russie tandis qu’Anthony DeAngelo et Zach Werenski ont répliqué pour les États-Unis.

« Cette victoire est très importante pour nous », a affirmé Barbyashov. « La Russie tout entière regardait ce match. »

La formation russe n’est pas bourrée de futures vedettes de la trempe des Alexander Ovechkin, Yevgeni Malkin ou Vladimir Tarasenko. Mais sous la direction de l’entraîneur-chef Valeri Bragin, qui a aussi guidé la Russie à la médaille d’or en 2011, elle est maintenant en position de remporter une médaille pour une cinquième année de suite.

Les États-Unis ont visité le vestiaire des Canadiens de Montréal hier, mais malheureusement la tradition gagnante de la franchise la plus décorée de l’histoire de la LNH n’a pas déteint sur eux. C’est la quatrième victoire consécutive de la Russie sur les États-Unis qui n’ont pas battu les Russes au Mondial junior depuis le 29 décembre 2007.

Les Américains, que plusieurs voyaient en finale contre le Canada cette année, rentreront chez eux bredouilles pour une deuxième année de suite. Leur dernière médaille a été la médaille d’or de 2013 remportée à Oufa en Russie.

« C’est difficile à prendre », a dit DeAngelo. « Nous croyions que nous étions aussi bons qu’eux dans ce tournoi. Je le pense encore, mais nous n’aurons pas l’occasion de le prouver. C’est ça qui est ça. »

Le résultat de ce quart de finale met fin à tout espoir d’un autre affrontement entre le capitaine américain Jack Eichel et Connor McDavid du Canada, les deux joueurs pressentis pour être repêchés premier au repêchage de la LNH en 2015.

« C’est certainement décevant », a dit Eichel. « Nous nous disons depuis le jour 1 qu’il fallait rester disciplinés. Nous avons écopé de trop de punitions. Il y a peut-être eu des décisions douteuses ici et là. Nous n’avons pas profité de notre avantage numérique ou de notre 5 contre 3 en troisième période. C’est ça qui a fait la différence. »

Le gardien de but Igor Shestyorkin, qui présentait un pourcentage d’arrêt de 0,948 et une moyenne de but alloué de 1,50 avant le match, a eu le dessus sur son homologue américain Thatcher Demko dont la fiche était légèrement meilleure. Les États-Unis ont dominé la Russie 41-25 au chapitre des tirs au but.

« C’est un excellent gardien », a dit Tolchinski de Shestyorkin. « Il nous a sauvés. C’est un chic type et un élément important de notre équipe. Nous lui devons un gros merci. »

Lors de leur victoire de 5-3 en quart de finale l’an dernier, les Russes avaient éliminé les Américains après avoir profité de leurs occasions à 5 contre 3 et c’est ce qui s’est produit à nouveau tôt dans la rencontre aujourd’hui.

Après que Tyler Motte a été chassé pour avoir accroché et que Ryan Collins a écopé d’une punition inutile pour bâton élevé contre Tolchinski, les Russes se sont mis au travail. Il ne leur aura fallu que 37 secondes pour profiter de leur supériorité quand, à 2 min 31 s, Barbyashov a foncé au filet pour s’emparer d’un rebond et marqué. C’était 1-0.

Alors qu’il restait 4 min 35 s au premier tiers, la Russie a doublé son avance à 2-0 juste comme une autre supériorité numérique prenait fin. À l’attaque, Maxim Mamin a tenté une passe transversale qui a bondi sur le patin du défenseur Brandon Carlo pour se retrouver devant Sharov qui a tiré du revers pour toucher la cible.

Dylan Larkin a été l’avant américain le plus menaçant en première période, mais il n’a pu permettre aux siens de s’inscrire au tableau. Il a joué de malchance en tentant de se rendre devant le filet, sautant par-dessus un défenseur russe allongé sur la glace, mais faisant tomber Shestyorkin et écopant d’une punition pour obstruction.

En deuxième période, le défile vers le banc des punitions s’est poursuivi de part et d’autre. Les Américains ont eu un avantage de deux joueurs et ils en ont profité pour marquer leur premier but du match à 12 min 43 s DeAngelo a décoché un tir frappé au centre et la rondelle a déjoué Shestyorkin dans la partie supérieure du côté du bâton pendant que John Hayden créait un écran devant le filet.

Eichel est venu près de marquer le but égalisateur lors d’une superbe montée individuelle, mais il n’a pu trouver le fond du filet.

Les Américains ont écopé d’une autre punition mal à propos pour amorcer la troisième période; Sonny Milano a fait trébucher Pavel Buchnevich en zone neutre et les Russes n’ont pas tardé à leur faire payer le prix.

Tolchinski a réussi son troisième but du tournoi. Il a décoché un puissant tir qui a dévié sur le bâton de Larkin et volé à côté de Carlo, déjouant Demko pour creuser l’écart à 3-1 à 1 min 27 s.

« Je pense que ça se résume par le fait que nous avons écopé de trop de punitions », a dit Demko.

Par la suite, les Américains n’ont pas su profiter d’un avantage de deux joueurs pendant plus d’une minute. Mais, ils n’ont pas abandonné, bombardant le gardien de but russe. Werenski a réduit l’écart à 3-2 à 8 min 56 s en décochant un tir du poignet au-delà du gant bloqueur de Shestyorkin.

À 31 secondes de la fin, les États-Unis ont demandé un temps d’arrêt. Avec Demko au banc pour un attaquant supplémentaire et une mise au jeu en territoire russe, les Américains ont préparé une dernière offensive, mais en vain.

Dans le Centre Bell, quelques encouragements ont retenti pour les Américains tout comme quelques cris de Shaibu et Rossiya.

Ce résultat perpétue le schéma des contreperformances triennales américaines aux Mondiaux juniors présentés au Canada.

À Halifax en 2003 et à Vancouver en 2006, les Américains ont perdu le match pour la médaille de bronze aux mains de la Finlande. À Ottawa en 2009, une formation talentueuse regroupant entre autres Tyler Johnson et James van Riemsdyk a été éliminée par la Slovaquie, non pressentie pour gagner, en quart de finale. Et à Edmonton et Calgary en 2012, les Américains ont dû participer à la ronde de relégation pour la première fois depuis 1999.

Il va sans dire qu’il ne s’agit pas du genre de constance que USA Hockey recherche.

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